mercredi 18 novembre 2009

Nouveau....Et quand même assez génial.



Comment expliquer ces inter-actions...

Si vous voulez savoir ; venez me rejoindre sur Ipernity...un réseau social à la hauteur de nos besoins...

A suivre

dimanche 8 novembre 2009

Sauvons les SEL de la mort lente....

La Mort des SEL ????? nouveau ....!! texte de mai 2004

Sauvons les SEL de la mort lente ou comment passer d'un SEL jetable à un SEL durable ?
Texte de Daniel Fargeas, Mai 2004

Après un bel élan de quelques années, les SEL disparaissent ou s'étiolent
les uns après les autres, regardons pourquoi.

Depuis 1994, les SEL soulèvent notre enthousiasme. Quelle belle idée.
Pendant quelques années les échanges vont bien. Le niveau de vie des
adhérents augmente, chacun y gagne en dignité. Les échanges sont d'abord
dopés comme dans toute société où l'on introduit une monnaie abondante. Les
grains, les truffes, les unités de valeur (quel que soit leur nom)
apportent de l'huile dans les échanges et les relations. Puis au bout de 4
ou 5 ans, ce beau mécanisme commence à se gripper. Pourquoi?

Un réseau d'échange, un système d'échange, c'est un territoire, c'est comme
un grand chaudron dans lequel on prépare de la soupe. Cette soupe ce sont
les hommes et les richesses qu'ils produisent. Ces hommes et ces femmes
créent la richesse par leur imagination, leurs rêves, leur communication,
leurs accords, leurs enthousiasmes, et la confiance qu'ils s'accordent.
Pour faciliter les échanges on ajoute des unités dans le chaudron et ces
unités circulent de l'un à l'autre.


Qu'est-ce qu'une unité?



Dans les SEL, les unités d'échange, sont censées
permettre plus d'équité dans les échanges. Les unités sont comme des
tickets, des promesses de consommation. Alors qu'un ticket de bus permet
seulement de consommer du bus, une unité de valeur dans un SEL permet de
consommer n'importe quelle richesse ou service disponible dans le chaudron,
c'est une unité de consommation universelle comme n'importe quelle monnaie
classique. Encore faut-il que les richesses soient là. S'il n'y a pas de
bus au rendez-vous (en grève, trop peu nombreux, pas réparés ou remplacés
ou bloqués par un encombrement), on peut avoir pleins de tickets dans la
poche, on est quand même obligé d'aller à pied. Dans un réseau d'échange,
dans un SEL, nos unités de consommation universelle ne nous sont pas de
grande utilité si les richesses ne sont pas en face.


La règle dans les SEL, est que les unités de consommation (les crédits) naissent des débits.

C'est un peu ce qui se passe dans la société orthodoxe
(de l'euro ou du dollar) où ce sont les découverts et les prêts qui
apportent des unités monétaires dans le système. Mais il y a une grande
différence: dans le système orthodoxe, ces prêts sont rigoureusement
contrôlés. Toutes sortes de mesures de régulation, de garanties, de lois
financières ou civiles, de tribunaux, de prisons sont mis en place pour
permettre le retour des unités prêtées.
Dans les SEL, donc, quand quelqu'un est en débit, sa consommation
personnelle des richesse du réseau est (c'est la définition du mot débit),
supérieure à sa production personnelle. On est en face d'une destruction de
richesse (une salade consommée est une salade détruite). Les unités
"négatives" représentent de la richesse réellement produite puis consommée
et détruite. L'ennui, c'est que quelqu'un augmente son crédit en même
temps. Il se met à accumuler des unités sur son compte. Il accumule des
chiffres. Les unités "positives" représentent un droit symbolique de
consommation future (dans un SEL, ce sont des chiffres dans des colonnes,
autant dire du vent ou presque).

Maintenant groupons tous les débits d'un côté. On obtient une grosse masse
de destruction de richesses. De l'autre côté, en exacte proposition on
obtient une belle addition de chiffres. Plus le réseau se développe plus
ces masses grossissent. Les porteurs d'unités se retrouvent avec plein de
chiffres positifs sur leur compte et de moins en moins de richesses
disponibles sur le marché.


La mort lente des SEL



Vous devinez la suite. Les possesseurs d'unités commencent à trouver que les services sont de plus en plus difficiles à obtenir. Leur enthousiasme à
produire des biens et services, commence à s'émousser. Avec cet
enthousiasme qui s'envole, c'est toute la richesse potentielle du réseau
qui s'effrite. Ces "producteurs" suspendent leurs services en espérant
d'abord consommer la richesse qu'autorisent leurs unités accumulées.
Ce processus d'essoufflement est difficile à repérer. Il est masqué d'une
part, par l'arrivée de nouveaux adhérents "tout feu, toute flamme".
D'autre part, le temps de réaction est variable pour chacun. L'éternel
méfiant s'arrête de produire avec 500 unités tandis que l'éternel
optimiste, peut s'arrêter de produire quand il atteint 40.000 unités. De
leur coté, les personnes débitrices ne se mettent pas comme par
enchantement à produire. Pour elles aussi, l'accès aux services se fait
plus difficile. Elles hésitent à renouveler leur cotisation. Puis, quand
elles sont exclues et rayées des listes pour défaut de paiement de
cotisation, vexées par cette exclusion, elles ne pensent évidemment plus à
leur dette vis à vis du réseau.
Dans les petits SEL, où les échanges se font "à la bonne franquette" et
sont très peu comptabilisés, il n'y a évidement que très peu de création
d'unités et l'équilibre entre création d'unités et création de richesses
n'est pratiquement pas menacé.


Comment passer d'un SEL jetable à un SEL durable


Il nous faudra peut-être un peu de temps pour que nous admettions que les
grands SEL ressemblent à une machine à transformer de la richesse en
unités, en chiffres sans valeur. Les SEL et les LETS comportent une
véritable bombe à retardement. En comprenant ce lent et inéluctable
mécanisme d'autodestruction nous pourrons désamorcer cette bombe et
apprendre à contrôler l'émission des unités.
Ces unités de consommation devront évidemment être émises parallèlement à
la production des richesses et non pas parallèlement à leur destruction.

Puisque qu'il y a trop d'unités en circulation en France (parce que les
débits sont créateurs d'unités), ne continuons pas à en créer encore plus,
supprimons d'abord les débits. Si l'équilibre richesses-unités redevient
normal, on pourra à nouveau autoriser l'injection d'unités dans le système,
soit en réintroduisant prudemment les débits ou par d'autres méthodes de
création d'unités, comme celles qui ont fait leurs preuves dans le réseau
Ithaca (prêts gratuits, bourses accordées à des associations caritatives
apportant une richesse sociale depuis longtemps, crédits individuels
accordés en échange du maintien d'un service essentiel pour une durée de
plusieurs mois). L'ajustement des unités injectées dans le réseau peut être
réglé par un mécanisme déjà utilisé dans le réseau Ithaca. Une petite
visite à Ithaca (au nord de New York) ne serait pas du luxe.


Quelques autres mesures


En attendant que la prise de conscience se fasse et que les mesures
appropriées se mettent en place, je suggère que les échanges se fassent en
trocs, dons ou partages, sans comptabilité. Les échanges seront stimulés si
les annonces de nos bulletins de liaison sont assez séduisantes pour nous
donner envie de nous rencontrer. Les rencontres collectives ont aussi leur
rôle. Avec une fréquence mensuelle et à dates faciles à retenir et connues
de tous, elles pourraient regrouper sur 3-4 heures, un marché, un repas
avec panier tiré du sac, une présentation et un débat sur les projets et
options futurs. Chacun pourrait y trouver une motivation pour venir à la
fête.

Daniel Fargeas, 66600 Vingrau, mai 2004