mercredi 1 avril 2009

Mais où est donc caché Charlie ?


Bon , sérieux tout a commencé par un drôle de plan...Sacré Charlie, il en a toujours de bonne celui-là...!

- Et oui, tu as son adresse, j'espère...me demanda-telle.

Bon on se fait une petite bouffe légère et puis on y va ce soir ...!!!

- Quoi il est trop tard...déjà ! Tu plaisantes , Charlie, ne se couche jamais de bonne heure.

Et puis on est pas samedi ... Il est peut-être pas chez lui...

- Bon et puis quoi encore ...Tu me dis que c'est le premier avril...C'est encore une farce de mauvais goût... rajouta-t-elle avec un ton incisif.

- En effet ce goût bizarre c'est quoi ? du gingembre avec des huitres ...encore une drôle de préparation avec de la corme de rhinocéros et de la défense d'éléphant... Tu en a de drôle , Toi, avec tes aphrodisiaques africains.

- Vraiment bizarre , t'as acheté cela sur le Wouebbe...de Babylone...?

- Bon allez on fait un essai et si çà marche on en recommande dès demain matin ... Allez viens juste avant de partir chez Charlie, après il sera trop tard quand on rentrera...Et oui, demain je travaille...!

- mais demain ce sera le 2 déjà ...alors trop tard pour faire cette blague à notre pote Charlie...Bon c'est vrai qu'à 92 ans il en aurait besoin...mais il dit qu'il coure encore comme un lièvre au milieu des champs... Tu penses que çà marchera avec lui...

- Tiens le téléphone qui sonne ...!!!C'est qui ? réponds vite.

- C'est Charlie qui dit qu'il ne faut plus lui envoyé de cette saloperie de cacheton bleu...il préfère les suppositoires ...Et oui à son âge...!!!

- Bon allez raccroche et puis viens on se couche ... Ce coup-ci...si tu veux faire l'amour c'est tout de suite ou rien du tout pour ce premier avril, il est déjà 23h30...et en effet ce n'est pas une blague.

- Quoi tu es déjà au lit ?

- Mais non je t'attendais, j'ai une envie folle de Toi...

- Alors ?

- Alors quoi ?

- Mais qu'est ce que tu fais ?

à suivre....

Bonne nuit à Tous.





Les chemins de Canterate ( la suite 3ème épisode...)


Suite........Il attrapa la grande serviette blanche qui lui avait été remise, ....

et il se frictionna le dos avec, puis il décida de se raser de prêt, sa barbe était en effet très épaisse, cela ne prit que quelques minutes, il s’habilla rapidement, jeta un regard sur son réveil : il était resté plus de trois-quarts d’heure sous la douche, cela ne lui était pas arrivé depuis une éternité.


IIL lui fallait maintenant aller voir un peu le village, si village il y avait. Il sortit de sa chambre, donna un tour de clé, la mit dans sa poche et repassa devant le café, il y avait deux voitures de garer le long du trottoir et quelques clients qui avaient l’air de prendre l’apéritif, par la porte grande ouverte l’on pouvait entendre quelques conversations animées et il reconnut la voix de la patronne qui s’affairait derrière son comptoir.

Les douze coups de midi ne tardèrent pas à résonner du clocher de l’église voisine. Une église qui à première vue n’avait aucun signe particulier, si ce n’est l’état de vétusté de sa toiture qui aurait certainement besoin d’être refaite afin d’éviter tout accident.


Il continua son chemin, passa devant plusieurs anciennes boutiques transformées en logement et il se dirigea vers ce qui lui semblait être la grande place du village. Il devait y avoir eu, à une certaine époque une population très dense dans ce village, alors qu’aujourd’hui comme un peu partout en province il ne reste que des personnes âgées ou alors des « retour à la terre » comme ils disent. Des jeunes qui ont quitté la ville à cause des conditions difficiles de vie, sans argent et sans travail.


Très vite il s’aperçut qu’il sortait déjà du village, à l’opposé de la petite route qui l’y avait amenée. Il passait devant un grand mur de pierres, recouvert par endroit d’une épaisse couche de lierres, puis plus loin par un vieux portail rouillé il aperçut au bout d’une allée quelques vieilles tombes : c’était le cimetière . Il fit encore cinq cent mètres et s’apercevant de la chaleur qui régnait sur cette route décida de retourner au village. Il avait une idée derrière la tête et surtout une faim qui commençait à lui tenailler l’estomac.


N’avait-il pas aperçu au fond de la place quelques tables dressées sous une tonnelle de fleurs, à coté de deux vieux platanes plus que centenaires.


Il se dirigea directement vers cet endroit en pensant qu’il pourrait certainement y manger quelque chose. Un petit panneau à droite de l’entrée indiquait simplement : restaurant, menu du jour ; au dessus, en vieilles lettres de fer forgé toutes rouillées : AU JASMIN BLEU . Une bonne odeur de cuisine et de fleurs se mélangeait dans l’air et plus Luc s’approchait plus il commençait à rêver . Il s’assit sur une chaise de rotin qui semblait être là attendant une seule chose, comme s’offrir à lui, parmi les chaises de jardin qui semblaient être repeintes de neuf, il faut dire que le printemps avait eu l’air d’enjoliver toute cette terrasse.

Quelle fut sa surprise lorsqu’il vit apparaître une charmante jeune fille et qu’il s’aperçut soudain que c’était tout simplement Gwendoline, habillée tout de blanc avec son petit tablier noir très strict. Luc se sentit pris d’un sentiment de joie et de stupéfaction, elle s’approchait de lui en lui faisant un gracieux sourire et ne tarda pas à dire : « Que notre monde est petit, vous verrez, ici nous vivons dans une sorte de microcosme, depuis ce matin j’ai longuement pensé à notre prochaine rencontre sans pourtant y croire. Mais quand j’ai entendu que quelqu’un approchait de la terrasse, par la fenêtre entrouverte j’ai soudain pensé à vous... »


Luc, qui était le premier surpris ne savait que dire ,et commença à s’égarer dans des explications des plus anodines : son installation à la pension de famille, sa chambre qui lui convenait parfaitement, sa ballade interrompue par la chaleur ...Puis ses yeux revinrent vers Gwendoline qui lui tendait une sorte de carte : « Le menu du jour, annonça-t-elle. »

Luc était heureux, cela se lisait sur son visage et les sourires échangés avec Gwendoline montraient clairement la naissance d’une sincère amitié entre eux. Pourtant ils ne s’étaient vus pour la première fois que quelques heures auparavant et à les voir on pouvait penser qu’ils s’étaient toujours connus.

Elle revint prendre la commande, en apportant la traditionnelle carafe d’eau et le panier de pain tout frais coupé, ils échangèrent quelques propos sur le lieu et Luc lui demanda :

« depuis combien de temps travaillez-vous ici dans ce restaurant ? »

« c’est la deuxième saison que je fais ici, et dans cette région le travail n’abonde pas, répondit-elle, vous comprenez, nous sommes quand même à l’écart des grands axes . »

« bon alors, j’hésite repris Luc en ouvrant pour la troisième fois son menu, je prendrai bien une soupe de pays mais il fait si chaud, et bien allons pour une soupe de pays et le reste du menu du jour : crudités, salade et poulet basquaise et puis un quart de vin rosé du pays si vous avez ? »

« Bien sûr que l’on a du vin rosé, ce serait malheureux avec toutes les vignes que nous avons aux alentours, allez un rosé bien frais, cela vous remettra du coup de chaud que vous avez eu en venant ici. Et puis, après mon service, si vous le désirez, j’aimerais parler un peu avec vous, ce n’est pas tous les jours que nous avons de nouvelle tête au pays, comme je vous le disais ce matin, on a un peu l’impression de tourner en rond ici. » puis elle parti de nouveau chercher la commande, alors que plusieurs personnes venaient d’entrer dans la salle en faisant un vacarme un peu inhabituel dans ce lieu si calme. Luc était tellement occupé par sa conversation qu’il ne les avait même pas vu arriver.

Elle lui apporta un pichet de terre cuite pour garder sans doute la fraîcheur au vin et une grande soupière ancienne toute décorée et très chaude et lui souhaita un bon appétit

Elle devait être très occupée par sa grande table, depuis plus d’un quart d’heure on ne l’avait vue réapparaître et la table restait embarrassée par la soupière et l’assiette sale. Elle arriva soudain avec un grand plateau de crudités, qui à première vue, paraissait gargantuesque . Cela faisait sans doute partie du menu. Elle disparut de nouveau alors qu’un jeune couple arrivait avec un petit bébé, ils s’installèrent à l’ombre d’un gros arbre de la terrasse en recherchant un peu de fraîcheur. Ils avaient l’air très pressé et passèrent commande dès la remise de la carte par Gwendoline.

Luc, faisait son premier vrai repas, libre comme vous et moi, il avait quelque chose de plus dans son appréciation, à chaque fourchette qu’il mettait à sa bouche, c’était un plaisir que seules, les personnes ayant connu cette phase difficile par laquelle il était passé, peuvent comprendre. Il rêvait, oui tout simplement il rêvait et n’avait même pas vu que l’on venait de lui retirer son assiette et déjà remis une cocotte en terre avec son plat de poulet basquaise. Il en souleva délicatement le couvercle et un fumet délicieux s’en échappa. Il pensa soudain que vraiment aujourd’hui il avait de la chance, tout lui souriait. Le temps était magnifique, il est vrai que nous nous trouvions quand même dans l’extrême sud du pays et que l’Espagne n’était pas loin. La région lui paraissait hospitalière, ses habitants, pour le peu qu’il en connaissait ,sympathiques, il pourrait sans nul doute envisagé de s’y implanter, de recommencer une vie nouvelle, voir même d’y recréer une famille, ce mot il ne l’aimait pas car pour lui, il y avait bien longtemps qu’il ne savait plus ce qu’il voulait dire. Et puis à quoi bon se faire du mal quand tout peut être simple, tout du moins apparemment simple.

Il appréciait de plus en plus ce repas, allant même à un peu s’enivrer par ce petit rosé du pays, oh quand je dis s’enivrer, le mot est peut-être un peu fort ce serait plutôt se sentir bien dans sa peau, il avait la tête un peu légère, il se resservit un peu de poulet, il avait l’impression que son plat avait été fait pour toute une table, tellement c’était copieux. Il termina la salade et n’en pouvant plus appela la serveuse d’un geste machinal qui le ramena un peu sur la terre. Comme c’était bizarre, il n’avait plus fait ce geste depuis des années et cela lui venait spontanément, comme cela « madame s’il vous plaît, un café et l’addition » et oui après tout ce temps des phrases aussi banales lui étaient restées comme gravées dans la mémoire.

Gwendoline arriva avec son plateau, le café, et avec ses gestes brefs et précis en moins de temps qu’il ne faut pour vous le dire, tout était en place sur la table. « J’ai presque terminé les trois tables, dit-elle et je vous propose de vous rejoindre sur la terrasse dès mon service terminé. Nous aurons le temps de nous causer un peu, si cela ne vous dérange pas , ajouta-t-elle en rougissant un peu. »

« C’est entendu, mais je ne m’attarderai pas trop , si vous me le permettez . » Luc était toujours aussi heureux du moment présent, ce qui se voyait sur son visage, il vivait un des bons moments de sa vie et cela il y avait pensé pendant des mois et des mois et justement il était là ce jour précis : aujourd’hui.

Il dégustait ce café qui pour lui représentait le vrai bonheur. Depuis ce matin il n’avait pas une seule fois penser à ses cigarettes et d’ailleurs en avait-il vraiment besoin ? Lui qui pendant des années n’avait qu’elles comme recours à sa solitude… Fini tout cela, pour combien de temps ? Nul ne le savait.

Gwendoline apparut près de lui et dit en lui souriant « cinq minutes et tout est terminé, j’ai bien mérité de m’asseoir un peu ». Il est vrai qu’elle n’avait pas arrêté une seconde .




Elle vint s’asseoir en face de lui et posa sur la table un plateau avec une grande carafe d’eau fraîche et deux grands verre à eau de couleur bleutée .On avait l’impression que ce moment de détente était fait pour durer et que tout avait été prévu pour qu’il se passe comme un agréable moment de soulagement pour tous les deux.

Luc la remercia de son geste et versa l’eau dans les verres, la chaleur à cette heure avancée de l’après-midi devenait caniculaire et s’il n’y avait pas eu l’ombre de ces gros arbres sur la terrasse , il aurait été complètement insensé d’y rester plus longtemps.

« alors, racontez-moi un peu ce qu’il vous est arrivé ? » lui suggéra brutalement Gwendoline, en allant droit au but. De cette manière elle pensa que Luc serait plus à l’aise pour formuler sa réponse.....


à suivre...bientôt. ici en vous abonnant à la lettre d'info...